[Test] GTA: San Andreas sur Windows Phone 8

Ayant créé un genre à lui-seul, GTA n'est pas à ses premiers pas sur surface tactile. En effet, Grand Theft Auto: Chinatown Wars, après un passage marqué sur console portable, avait déjà été porté notamment sur iOS. Le premier épisode en 3D, GTA 3, avait lui aussi profité d'un portage à l'occasion de son dixième anniversaire. GTA: San Andreas, le gargantuesque épisode de l'époque Playstation 2, débarque sur Windows Phone 8.

Vous connaissez ma vision du jeu sur surface tactile. Pour moi, tous les concepts ne sont pas adaptés/adaptables sur une surface plane sans aucun contrôle physique. Ainsi, le portage d'un jeu non adapté, à l'origine, à une surface tactile peut faire tiquer. Mais ici, le jeu a tellement été apprécié que le jugement d'un joueur non averti pourrait être biaisé. En réalité, qu'en est-il ?

Relatons, pour commencer, le pitch de cet opus. San Andreas, 1992 - Vous jouez le rôle de Carl "CJ" Johnson, un Afro-américain qui retourne à Los Santos (un Los Angeles fictif) suite à la mort de sa mère. Il y retrouve de vieilles connaissances qui vont l'aider à retrouver le meurtrier de sa génitrice tout en faisant leur possible pour redorer le blason de votre gang voire plus si affinités. Avec cet épisode, les connaisseurs de la franchise retrouvaient alors tout ce qui faisait le sel d'un Grand Theft Auto en trois dimensions. Agrémenté ici d'un terrain de jeu gigantesque comprenant trois grandes zones que sont Los Santos, déjà évoqué, San Fierro (inspiré de San Fransisco) et Las Venturas (calqué, vous vous en doutez, sur Las Vegas).

Évoquons directement cette contrainte des 2,5 Go (nous en parlions lors de l'annonce de disponibilité du jeu). Pour rappel, une fois que vous avez téléchargé le jeu, rien n'est fait puisqu'il faudra, en plus, s'armer de patience pour récupérer les quelques gigaoctets de fichiers manquants (cela doit correspondre aux fichiers pour les voix et les radios). Si, effectivement, tous les modèles fonctionnent (le jeu a été testé sur un Nokia Lumia 920), rien que ce téléchargement est un peu contraignant. Il faudra ainsi avoir une connexion Wi-Fi (imaginez un transfert de 2,5 Go en 3G/4G ? Bonjour les écarts forfaitaires !) mais aussi brancher votre téléphone sur la prise secteur pendant toute l'opération. L'avantage de la présence du jeu entier sur son téléphone est que GTA se lance plus rapidement que sur la console de l'époque.

Nous axerons ce test selon deux paradigmes : le jeu en tant que tel et ses qualités intrinsèques en tant que portage sur support tactile.

L'épopée de JC

Si vous connaissez le jeu de base, sa diversité, sa qualité d'écriture et son ton volontairement politiquement incorrect... je ne vous apprendrai pas grand-chose. Pour les autres, voici : GTA: San Andreas est considéré comme l'un des jeux les plus marquants des années 2000. Si Rockstar Games avait ouvert la porte du genre "open-world" avec GTA 3... GTA: San Andreas est une pure consécration d'un réel savoir-faire (qui aura perduré et évolué jusqu'au récent GTA V... que nous ne verrons pas avant un moment sur un support mobile, n’insistez pas !). Par rapport à son prédécesseur, GTA: Vice City, cet opus propose un terrain dix fois plus grand et une durée de vie, surtout pour ce genre de soft, phénoménale. Nul doute que les misérables six euros exigés pour cette version seront jugés anecdotiques, bien que supérieur aux tarifs généralement demandés pour une application mobile. À l'époque, ce que je qualifiais de "simulateur de gangsters" atteignait clairement son paroxysme.

Toujours si vous ne connaissez pas, GTA vous invite à réaliser des missions narratives et des missions annexes (à pieds ou en voiture). Tout cela ne fera pas de vous un enfant de cœur, c'est sûr, mais les références cinématographiques sont légions et le tout est fait avec souvent beaucoup d'humour. En réalité, rien que sur ce point, je pourrais encore m'étendre davantage mais je déborde déjà abondamment par rapport à nos autres tests de jeu applicatif.

Allez, pour terminer ce point. Les points forts, là comme ça ? Un grand nombre de véhicules (voitures, motos, avions, bateaux, etc.), plein de sports à faire entre deux missions (Basketball, fitness, etc.) et autres activités peu recommandables : bar à strip-teases, séquences de tir, import/export, jouer les taxis, les ambulanciers ou encore les pompiers.

Un gangster de poche

Pour son passage sur Windows Phone, GTA: San Andreas reprend trait pour trait les contrôles de la concurrence et du portage de GTA 3 que nous n'avons pas eu la chance d'avoir sur la plateforme. Dans les options, il sera possible de configurer les contrôles qui nous conviennent. Les touches, à l'écran, sont contextuelles et serviront donc à faire une action précise. Ces dernières sont paramétrables et peuvent être placées là où vous le voulez (ou plutôt, vu la taille de l'écran : là, où c'est possible !). Les options du téléphone - dont l'accélérométrie - sont présentes et bien adaptés. Si je suis un peu allergique à la jouabilité "sans sensation directe", je dois avouer que le paramétrage me parait riche et varié. Exemple : les boutons à placer là où l'on veut peuvent être aussi agrandi (foutus gros doigts !). Ainsi le pilotage est bien plus agréable quand on peut adapter le tout à sa morphologie et à ses habitudes. Ce que l'on peut espérer ? Une future compatibilité avec des accessoires comme la manette de jeu MOGA !

Au niveau audio, les voix sont similaires à la version d'origine. Au niveau des sous-titres, si au départ l'anglais est proposé, il suffit, par la suite, d'aller dans les options et choisir la langue voulue. Concernant les fameuses radios (générant une grosse partie de l'ambiance d'un GTA), à première vue, tout est présent. Par contre, peu pratique : il faudra aller dans les options pour pouvoir les sélectionner (ou tout couper).

Ce qui fera débat, sans aucun doute : le graphisme du jeu. Le jeu n'est pas laid - c'est qu'il n'est plus tout jeune ! - mais réclame un paramétrage précis en fonction de votre appareil. Pour rappel, le test a été effectué sur un Nokia Lumia 920. Dans les options, il est possible d'agir sur la luminosité, les effets visuels, la résolution, la distance d'affichage, les ombres et les reflets. Il faudra ainsi passer un moment à tester les configurations pour ne pas voir le jeu laguer.

Enfin, ce que l'on regrettera par-dessus tout : le jeu est lourd à gérer. Le téléphone peut chauffer et, de fait, cela consomme beaucoup de batterie. Qu'on se le dise : nos téléphones ne sont pas nativement faits pour faire fonctionner ce genre de jeu sur le long terme. Ainsi, c'est en faisant la balance entre les bonus et les malus de cette version que vous pourrez vous décider ou non de craquer. Mais avouez : c'est quand même la classe de pouvoir jouer à GTA dans le bus ou chez le médecin ! Oui, cela était déjà possible sur la PSP de Sony, mais pas cet épisode, mais ne boudons pas notre plaisir !

En bref : GTA: San Andreas est l'apothéose d'un jeu multi-genre, bien que dépassé visuellement, toujours très riche sur ses autres aspects. Vous ne retrouverez pas autant de liberté et de naturel dans les commandes qu'à l'origine mais force est d'avouer que Rockstar a bien négocié ce nouveau virage pour ce classique des années 2000. Le jeu est long, maîtrisé, inégalable et est disponible sur votre Windows Phone 8... là, tout de suite.

On aime :

Le gigantesque GTA: San Andreas sur Windows Phone 8
Toutes les voix et toutes les radios du jeu d'origine
Son prix (Psst, psst : Non, une application a un prix et celui-là est entièrement justifié !)
Le paramétrage complet des commandes
La liberté de mouvement

On aime moins :

Pas de version d'essai (mais ce n'est pas comme si on ne connaissait pas le jeu)
Obligation de trouver le bon réglage (affichages, etc.)
Le téléphone qui chauffe (si, si, c'est vrai !)
Rien de plus par rapport au jeu original
Les 2,5 Go générant une double contrainte : vous ne jouerez pas tout de suite et il faut avoir la place sur son téléphone !

Note : 4/5