[Edito] Vers la fin du roaming ? Le point chez les opérateurs !

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Si parmi vous, certains vivent à cheval sur deux territoires aux règles téléphoniques différentes, vous comprendrez aisément qu’utiliser son téléphone naïvement sans se soucier de son utilisation peut être particulièrement dangereux. Le hors-forfait est un mal des temps modernes dès lors que l’on devient nomade et que l’on a l’habitude de rester accroché à son téléphone pour pratiquer ses activités de geek en herbe. Nous nous sommes, notamment, rapprochés des offres des trois pays francophones majeurs. Qui sort vainqueur ? 

C’est effectivement terrible de devoir restreindre l’utilisation de son Smartphone tout simplement parce que l’on passe une frontière, volontairement ou non. Prenez un cas au hasard. Disons le miens. Votre serviteur travaille en Belgique mais habite en France. Son forfait est donc français (chez Orange pour ne pas le nommer).

Dans un territoire que l’on qualifie d’unifié, l’Europe a encore beaucoup de retard à mon sens en termes de télécommunication et d’uniformisation des services. Pouvoir appeler de n’importe où en Europe à moindre coût aura pris du temps. Si l’on doit encore s’attendre à des offres un peu bancales ou incomplètes, Sosh, l’opérateur rattaché à Orange depuis 2011, fait de gros efforts pour convaincre les « digital natives ». Nous parlons de lui puisqu'il a été l'un des derniers, fin août, à évoquer ses offres dans le domaine. 

Ainsi, avec une approche récurrente d’équilibrage, d’uniformisation et de propositions de nouveaux produits, l’opérateur vient décrasser cette tendance. Alléluia : il est enfin possible d’envoyer des SMS depuis la France et vers l’Europe et inversement. Pour les appels, par contre, il faudra se concentrer sur l'application Libon... on est donc tributaire d'une connexion Wi-Fi, ce qui n'est pas du tout pratique. À quand une offre généralisée – difficile à mettre en place, je vous le concède – pour toute l’Europe ? Alors bien sûr, Sosh n’est pas le premier mais les offres, limitées, chez la concurrence sont souvent onéreuses et non adaptées à une utilisation quotidienne et régulière. Ici, il faut avouer que les choses changent et ça fait un bien fou. Il s’agit d’un exemple à suivre pour la majorité des opérateurs, quel que soit leur pays. Jetons, néanmoins, un regard sur les offres francophones les plus intéressantes dans le domaine et focalisons-nous sur les offres les plus accessibles, à l'instar de Sosh. 

Le roaming en France

  • Chez B&You, la formule low-cost de Bouygues Telecom, depuis juin, il est possible de faire des appels et d'envoyer des SMS gratuitement depuis l'étranger... mais seulement en Wi-Fi, encore une fois. Dans ce cas (c'est possible dès les forfaits à 19,99€ par mois), seule la France, en termes de destination, est accessible. Cette option nécessite, de plus, l'installation d'une application dédiée, World & YOU, et ne fonctionne, à première vue que sous Android et iOS. 
  • Chez Red de SFR, la version low-cost de SFR, à partir de 11,99€ par mois, on nous propose des appels illimités vers les mobiles et les fixes d'Amérique du Nord mais aussi des DOM. Concernant les autres destinations, il faudra se focaliser sur une quarantaine de pays (dont nos pays limitrophes se trouvent) mais seulement pour les fixes... ce qui n'arrange pas nos affaires. Les SMS n'accèdent à aucune faveur.
  • Du côté de Free, on a droit à deux offres. Ni plus, ni moins. L'offre Free, tout d'abord. Sans être un abonné Freebox, le forfait est proposé à 19,99€. Si les appels sont illimités pour les mobiles en France métropolitaine, on a, en plus, la possibilité d'appeler les USA, le Canada, l'Alaska, Hawaï et les DOM... Soit, 90% de destinations qui ne nous concernent pas dans la plupart des cas. Du côté des SMS, seule la France (au sens large) est concernée. Seuls les fixes, encore une fois, sont davantage touchés par l'illimité et les appels sans surplus. La Belgique, l'Espagne, l'Italie ou encore la Suisse peuvent être contactés mais seulement via un fixe. Le Portugal, via un pass spécial, comporte cependant un traitement de faveur sous certaines conditions. La seconde offre, le Forfait 2€, ne proposant pas les appels à l'international et impose une limitation d'appels. 

Le roaming en Belgique

  • Chez l'opérateur Mobistar, un appel vers un fixe coûte 0,65€ la minute et il faudra compter un euro par minute pour les mobiles. Un SMS coûte 0,37€. L'offre "One Countrypropose, pour 3€ en plus par mois, un pays au choix pour lequel on peut, lit-on, profiter de 85% de réduction. Ainsi, si l'on est Belge et qu'on veut téléphoner en France, cela revient alors à 0,38€ par minute pour contacter un mobile et 0,23€ par minute pour les fixes. Chaque forfait a droit également a être associé à l'option "Go Europe". Il s'agit également d'une option à 3€... mais par jour. L'avantage : l'option s'active dès que vous en avez besoin. Mais imaginez que vous en ayez besoin tous les jours ? Bonjour la facture ! 
  • Chez Proximus, l'opérateur mobile national, appeler un fixe français de la Belgique revient à 0,29€ par minute pour appeler (pas de séparation mobile/fixe). Envoyer un SMS revient à 0,10€ et un MMS, 0,54€. Recevoir un appel coûte 0,08€ et consommer un mégaoctet supplémentaire coûte plus de cinquante centimes. La fonction "Vodafone Passport" permet néanmoins d'arranger les choses peut-on comprendre. Cette offre gratuite permettrait de "téléphoner au même tarif que chez vous". La France, de la Belgique, reviendrait à 0,49€ par appel et 0,15€ par minute pour émettre un appel. La réception d'un appel reviendra à 0,49€

Le roaming en Suisse

  • Prenons l'exemple de Transatel, qui se considère comme le "premier opérateur mobile dédié aux frontaliers et aux voyageurs fréquents" en Suisse. Deux offres sont proposés. EasyPass et EasyBorder. Le premier, EasyPass, propose plusieurs types de forfaits frontaliers. Prenons l'exemple "France-Suisse". L'offre à l'air intéressante et propose, pour un forfait de deux heures, un tarif (pour 24 mois) de 26€ par mois. Là, on annonce des "communications vers et depuis l'Union européenne incluses". Un bon point donc. On précise par contre qu'il faut passer par une deuxième ligne et que cela ne fonctionne pas directement via sa ligne suisse. Ici, le forfait fonctionne aussi bien, que vous soyez en Suisse ou en France. L'autre modèle, l'EasyBorder propose aussi plusieurs forfaits en fonction de vos besoins. Pour 32€ par mois, au mieux, avec deux heures d'appels, il sera possible d'appeler et d'envoyer des SMS sans surplus, toujours dans le cas France-Suisse. 

Alors bien sûr, même si nos pays ne sont pas égalitaires, on admet volontiers qu'un grand effort est fait pour permettre à tous d'avoir plus de facilité lors de ses déplacements. Dans l'heure, c'est peut-être la Suisse (quoique) qui semble la plus généreuse. Mais à quand une formule commune, sans excès, permettant d'appeler autant de temps que l'on veut d'un pays à l'autre ? Les offres ci-dessus sont parfois intéressantes (rarement) mais nécessitent de réfléchir à la réunion d'une infinités de conditions qui peuvent être problématiques. 

Dernièrement, l'Europe semble en sérieuse réflexion sur le sujet. "L'Union européenne en a assez de toute cette incohérence" pouvait-on entendre tout récemment. Ainsi, actuellement ce régime injuste, nommé "Rip-Off", pourrait être remis en cause dans les jours à venir. Demain, la Commission européenne proposera une nouvelle législation qui visera à réduire drastiquement les frais d'itinérances (on évoque une réduction d'au moins un tiers). Mieux encore : l'objectif serait d'abolir carrément les frais internationaux, et ce, à toute l'Europe. Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne, a insisté sur les "possibilités numériques de demain" et sur le fait que "nous avons besoin d'un modèle économique qui ne doit pas être fondé sur ce régime". Et là, révolution, la vice-présidente a même ajouté qu'il fallait de "nouveaux services innovants que les gens [seraient prêts à] payer". 

Dans l'heure, parmi vous, ceux qui vivent sur des territoires limitrophes, comment gérez-vous vos consommations actuelles ? Avez-vous trouvé l'offre parfaite ? Ou avez-vous tout simplement opté pour deux téléphones ? 

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Source : telegraph.co.uk

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