[Test] Badland : l'aventure au bout du doigt

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Windows Phone fait les choses à son rythme. C'est le cas aussi avec le jeu aux multiples récompenses de Frogmind : Badland, qui vient d'arriver sur le Windows Phone Store. Le soft arrive à lier deux choses rarement compatibles sur surface mobile de petite taille : un univers à l'apparence très profonde et une jouabilité totalement adaptée. Et Badland fait l'un et l'autre : son univers intrigue et invite au voyage et le tout se joue uniquement avec un seul de vos doigts. 

Avec Badland, on voit directement que le studio Frogmind a pris la chose au sérieux. Au niveau de la forme c'est particulièrement attractif. Un vrai travail d’orfèvre. Pour ceux, comme moi, qui aiment les visuels progressifs, intriguant et de qualité, c'est un véritable délice. Ainsi, avant de vous parler du jeu en lui-même, je pense qu'il faut féliciter ses concepteurs à ce niveau. On retrouve un choix esthétique assez connu désormais : celui des éléments à contre-jour. On pourrait faire référence à l'inoubliable Limbo (qui n'a toujours pas dénié venir nous saluer sur Windows Phone). Ainsi, le personnage et les décors sont en aplats noirs. Cela permet de faire ressortir simplement les magnifiques illustrations des 80 niveaux proposés par le jeu. Le visuel n'est pas le seul élément soigné. Badland propose une ambiance vraiment unique. Peu voire aucune musique pendant les niveaux mais une ambiance composée de bruitages tout à fait convaincants. 

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Vous devrez, à un moment, contrôler plusieurs personnages en même temps (à gauche). Les décors sont toujours différents et font preuve d'un esthétisme vraiment maîtrisé. Un vrai régal (à droite). 

Badland propose un concept très simple : il s'agit d'un jeu de plateforme en scrolling horizontal jouable avec un seul doigt. Un peu à l'instar Flappy Bird, le personnage principal peut voler. Vous appuyez votre doigt, le protagoniste s'élève dans les airs. À l'inverse, vous relâchez la pression et l'animal retombe progressivement, attiré par l'attraction terrestre. Il faudra ainsi avancer et progresser jusqu'à la "porte" de sortie. Ce qui est intéressant, c'est que chaque niveau apporte son lot de nouveautés : le premier explique implicitement le concept de déplacement, le second le concept d'augmentation ou diminution de volume du personnage ou encore le troisième explique la notion et l'importance de progresser à plusieurs petites boules noires, etc. Le tout se cumule au fur et à mesure du jeu. Ainsi, on retrouve une courbe de progression, d'une part, et un gameplay évolutif et rarement répétitif, de l'autre. C'est vraiment l'un des points forts du jeu. J'ai cru entendre certaines personnes se plaindre de niveaux mous ou ennuyeux. En fait, l'ambiance est souvent la même et les niveaux ne sont pas très longs (offrant à Badland un format idéal sur appareil mobile) mais le jeu donne vraiment un goût de "reviens-y". Parfait pour son format. 

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Le jeu est souvent cruel, seul compte l'arrivée de l'un de vos personnages (à gauche). Le jeu joue sur la physique. Dans ce cas de figure, il faut utiliser le poids du personnage pour faire pivoter les planches et ainsi de se frayer un chemin (à droite). 

La difficulté du jeu se situe dans le fait que dès que vous bougez, l'écran se met à bouger inlassablement vers la droite de l'écran. Ainsi, si vous traînez, c'est le game over. Heureusement qu'il y a des power-ups disséminés ici et là pour ralentir ou accélérer le défilement ! Si vous vous prenez les pattes dans un mécanisme ou dans un bosquet, gare à vous. Ainsi, le jeu est très vivant et intuitif. Dès les premières secondes, on comprend rapidement ce que l'on nous demande. Pour survivre quelques secondes de plus, le jeu vous invite à vous rapprocher de vos congénères pour vous promener ensemble. Parfois des obstacles tranchants ou contondants anéantissent une partie de votre communauté. C'est la vie. C'est plus la mort mais c'est en tout cas la cruauté inhérente de la nature qui, souvent, prime la survie de l'espèce au détriment de l'individu. 

En bref : Badland est avant tout un projet visuel très réussi. S'il ne renouvelle rien, on sent que le produit a été bichonné et fignolé. Le concept est simple mais efficace, surtout pour un jeu jouable sur un écran de quelques centimètres. De plus, c'est vraiment lisible, même avec son gros doigt par-dessus, ce qui, mine de rien, est une qualité indéniable. Le jeu vous propose un grand nombre de niveaux où l'on ne peut jamais se contenter de ses acquis. Il faut apprendre et accumuler ses connaissances. À cela, Badland cache un jeu qui n'est pas si facile et qui se base sur l'apprentissage par l'échec (autre façon de mettre en avant la mode du die and retry inhérent à certains jeux, indépendant, surtout, de ces dernières années). Mais pas d'inquiétude, ce n'est pas non plus d'une injustice folle : le jeu fait preuve d'un savant équilibre. Si vous vouliez un beau petit jeu à faire sur Windows Phone, Badland vous en offre la possibilité. 

On aime

  • Une ambiance envoûtante
  • Une courbe de progression réelle
  • Un multijoueur malin (mais dépendant de la taille de votre écran pour le confort)
  • Un vrai défi
  • Un nombre de niveaux très correct

On aime moins :

  • Ca reste un jeu tactile, c'est toujours moins réactif qu'une manette de jeu
  • Ce défilement, inlassable, qui nous impose de recommencer souvent la même séquence
  • Un prix qui peut paraître un peu élevé et se détache fort des standards à ce niveau (0,99, voire max 1,99€)

Note: 4/5

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  • Éditeur : Frogmind
  • Taille : 86.97 Mo ( 133.66 Mo )
  • Prix : 3.99 € (avec version d'essai)
  • Compatibilité : WP8
  • Télécharger (en français)

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